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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/112

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qui mendient, et nous croyons d’autre part ne devoir donner qu’à ceux qui demandent. Eh bien ! que Jupiter tende donc la main et il recevra, puisque notre miséricorde dépense plus dans les rues que votre piété dans les temples. — 9. Quant aux autres impôts, ils n’ont qu’à se louer de nous autres chrétiens, qui payons ce que nous devons aussi scrupuleusement que nous nous abstenons de prendre le bien d’autrui ; si bien que si l’on faisait le compte de tout ce qui est perdu pour le trésor public par le fait de vos fraudes et de la fausseté de vos déclarations fiscales, le compte serait bientôt équilibré, parce que la seule perte dont vous ayez sujet de vous plaindre est bien compensée par le gain fait sur les autres postes.


Chapitre XLIII

1. Cependant j’avouerai qu’il existe peut-être des gens qui peuvent, avec raison, se plaindre de l’inutilité des chrétiens et je dirai quelles sont ces gens. En premier lieu, ce seront les entremetteurs, les suborneurs, les souteneurs, puis les assassins, les empoisonneurs, les magiciens et aussi les haruspices, les diseurs de bonne aventure, les astrologues. Ne rien faire gagner à ces gens-là est un gain immense ! — 2. Et cependant, quel que soit le préjudice que notre secte cause à vos affaires, il peut être compensé par quelque avantage. Quel cas faites-vous donc, je ne dis plus des hommes qui chassent les démons de vos corps, je ne dis plus de ceux qui pour vous, comme pour eux-mêmes, offrent leurs prières au vrai Dieu, mais de qui vous ne pouvez rien craindre ? 1