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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/116

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la justice, la patience, la modération, la chasteté. — 3. Pourquoi donc, si l’on nous compare aux philosophes au point de vue de la doctrine, pourquoi ne nous met-on pas sur le même pied qu’eux au point de vue de la liberté et de l’impunité de la doctrine ? Ou bien encore, pourquoi les philosophes, étant semblables à nous, ne sont-ils pas forcés de remplir ces devoirs auxquels nous ne pouvons nous soustraire sans danger pour la vie ? — 4. Et, en effet, qui force un philosophe à sacrifier, ou à jurer ou à mettre devant sa maison, en plein midi, des lampes inutiles ? Loin de là, ils démolissent vos dieux publiquement, ils attaquent aussi les superstitions publiques dans leurs écrits, et vous les louez ! La plupart même aboient contre les princes, et vous les approuvez, vous les récompensez par des statues et des traitements, bien loin de les condamner aux bêtes ! — 5. Mais cela est naturel : ils portent le surnom de « philosophes » et non celui de « chrétiens ». Or, ce nom de « philosophes » ne met pas les démons en déroute. Que dis-je ? les philosophes placent les démons au second rang, immédiatement après les dieux. C’est Socrate qui disait : « Si mon démon le permet. » Bien qu’il eût compris une partie de la vérité en niant les dieux, c’est encore lui qui, sur le point de mourir, ordonna cependant qu’on sacrifiât un coq à Esculape, apparemment pour honorer Apollon, père de ce dieu, parce qu’Apollon avait déclaré Socrate le plus sage de tous les hommes. — 6. Qu’il est étourdi, cet Apollon ! Il a rendu témoignage de la sagesse d’un homme qui niait l’existence des dieux ! Autant la vérité est en butte à la haine, autant celui qui la professe sincèrement, se fait détester ; au contraire, celui qui l’altère et qui la simule conquiert par là-même la faveur des persécuteurs de la vérité. 7. La vérité, que les philosophes trompeurs et 5 cor