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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/119

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sa pureté et y conforme sa vie, enfin entre celui qui en est le voleur et celui qui en est le gardien ?


Chapitre XLVII

1. La vérité, ou je me trompe fort, est plus ancienne que tout le reste, et l’antiquité de la divine Ecriture, que j’ai établie plus haut, me vient à point ici, car elle vous fera admettre plus facilement que l’Ecriture est un trésor où a puisé toute la sagesse venue plus tard. Et si je ne voulais mettre des bornes à l’étendue de ce volume, je développerais aussi la preuve de cette assertion. — 2. Quel est le poète, quel est le sophiste qui ne se soit pas abreuvé du tout à la source des prophètes ? C’est donc là que les philosophes ont étanché la soif de leur génie : ce qu’ils ont reçu de nos enseignements, voilà ce qui les rapproche des chrétiens. C’est aussi pour cela, j’imagine, que la philosophie fut bannie par certains États, je veux dire par les Thébains, par les Spartiates et par les Argiens. — 3. En s’efforçant d’atteindre à nos vérités, quand ces hommes, passionnés uniquement pour la gloire et pour l’éloquence, comme je l’ai dit, ont rencontré dans nos Livres saints quelque chose qui convenait à l’esprit curieux de chacun d’eux, ils l’ont accommodé à leurs propres systèmes ; mais ils n’étaient pas assez persuadés du caractère divin de nos Ecritures pour ne pas les altérer, et ils ne les comprenaient pas assez, parce qu’elles étaient alors encore un peu obscures, car elles étaient voilées d’ombre pour les Juifs eux-mêmes, dont elles paraissaient être la propriété. — 4. En effet, plus la vérité était simple, plus l’esprit subtil de ces hommes refusait d’y croire et chancelait, ce qui fait qu’ils ont rendu incertain même ce qu’ils avaient trouvé de certain. 8