Aller au contenu

Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

10. Sans retard, nous opposons une fin de non-recevoir à ces falsificateurs sortis de nos rangs et nous leur disons que la seule règle de la foi est celle qui vient du Christ, transmise par ses propres disciples, auxquels il sera facile de prouver que tous ces novateurs sont postérieurs.

11. Tout ce qu’on a édifié contre la vérité a été édifié au moyen de la vérité elle-même et ce sont les esprits de l’erreur qui ont produit cette émulation. Ce sont eux qui ont préparé en secret les altérations de notre salutaire doctrine ; ce sont eux encore qui ont fait circuler certaines fables, pour affaiblir par leur ressemblance la foi due à la vérité, ou pour attirer la foi à eux-mêmes. Leur but est de faire penser qu’il ne faut pas croire les chrétiens, par la raison qu’il ne faut pas croire non plus les poètes ni les philosophes ; ou bien qu’il faut croire plutôt les poètes et les philosophes, par la raison qu’il ne faut pas croire les chrétiens.

12. Ainsi, on se moque de nous quand nous prédisons le jugement de Dieu : en effet, les poètes et les philosophes mettent aussi un tribunal aux Enfers. Et si nous menaçons de la géhenne, qui est un trésor de feu mystérieux et souterrain, destiné au châtiment, on ricane de même : en effet, chez les morts, il y a aussi un fleuve appelé Pyriphlégeton. — 13. Et si nous nommons le paradis, lieu d’un charme divin, destiné à recevoir les âmes des justes, qu’une sorte de mur formé par la fameuse zone de feu sépare de la terre commune aux hommes, nous trouvons les Champs Élysées en possession de la croyance générale. Où, je vous prie, les philosophes et les poètes ont-ils pris ces choses si semblables aux nôtres ? Nulle part ailleurs que dans nos mystères. — 14. Or, s’ils les ont prises dans nos mystères, parce que ceux-ci sont plus anciens, il en résulte que nos mystères sont plus 0 véridiques