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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/125

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monde, s’écoule et finira n’ayant qu’une durée limitée ; l’autre, que nous attendons, se prolongera jusqu’à l’infinie éternité.

12. Lorsque donc seront arrivés le terme et cette limite qui sépare les deux périodes, quand le monde lui-même, également borné dans le temps, aura perdu cet aspect qui, à la manière d’un rideau de théâtre, voile l’éternité établie par Dieu, alors tout le genre humain ressuscitera pour régler le compte du bien ou du mal fait en cette vie, et pour être récompensé ou puni, à partir de ce moment jusqu’à l’éternité immense, qui n’aura pas de fin. — 13. Alors donc, plus de mort, plus de résurrections successives ! Mais nous serons ce que nous sommes maintenant, et nous ne changerons plus : les adorateurs de Dieu seront unis à Dieu pour toujours, revêtus de la substance propre de l’immortalité ; les impies, au contraire, et ceux qui ne sont pas irréprochables aux yeux de Dieu, subiront la peine d’un feu également éternel, possédant, grâce à la nature particulière de ce feu, une incorruptibilité procurée, cela s’entend, par Dieu.

14. Les philosophes même connaissent la différence d’un feu mystérieux d’avec le feu ordinaire. Ainsi, autre est le feu qui sert à l’usage des hommes, autre celui qui sert à l’exécution du jugement de Dieu, ce feu qui tantôt lance la foudre du haut du ciel, tantôt est vomi du sein de la terre à travers le sommet des montagnes : en effet, il ne consume pas ce qu’il brûle, mais il répare à mesure qu’il détruit. — 15. Aussi bien, les montagnes toujours ardentes subsistent et l’homme frappé de la foudre est indemne, au point que désormais aucun feu ne peut le réduire en cendres. Voici un témoignage de ce feu éternel, voici une image de ce jugement qui ne finira pas et qui entretient pour ainsi dire le châtiment : les montagnes brûlent et elles 4