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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/124

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7. Doutera-t-on peut-être de la puissance de Dieu, qui a créé de rien ce corps gigantesque du monde, non moins que s’il le tirait du vide et du néant de la mort, qui l’a animé de ce souffle qui anime ce qui vit et en a fait, pour vous servir de témoignage, un expressif symbole de la résurrection des corps ? — 8. Tous les jours, la 1umière s’éteint et brille de nouveau ; de même, les ténèbres s’en vont et reviennent ; les astres meurent et reprennent vie ; les saisons finissent et recommencent ; les fruits passent et renaissent ; et certes, les semences doivent se corrompre et se dissoudre pour repousser avec une fécondité nouvelle : toutes choses se conservent par leur destruction même, tout renaît par la mort. — 9. Et toi, homme, dont le nom est si grand, si tu savais ce que tu es, quand tu ne l’aurais appris que par l’inscription de la Pythie, toi, le maître de toutes les choses qui meurent et qui renaissent, mourras-tu pour périr à jamais ? En quelque lieu que ton corps soit dissous, quelle que soit la matière qui le détruise, qui l’engloutisse, qui l’anéantisse, qui le réduise à rien, elle le rendra ! Le néant lui-même obéit à Celui à qui tout obéit.

10. Faudra-t-il donc, dites-vous, toujours mourir et toujours renaître ? Si le maître de toutes choses l’avait ainsi décidé, tu subirais bon gré mal gré la loi de ta condition. Mais de fait il n’a décidé rien d’autre que ce qu’il a prédit. — 11. Cette même sagesse, qui a formé, l’universalité des choses, au moyen de la diversité des éléments, de telle sorte, qu’en toutes choses, malgré leur unité, sont réunies des substances contraires, le plein et le vide, ce qui est animé et ce qui est inanimé, le saisissable et l’insaisissable, la lumière et les ténèbres, la vie même et la mort, cette même sagesse a également uni dans l’éternité deux périodes distinctes : la première, celle où nous vivons depuis l’origine du 3