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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/130

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ne servent à rien, vos cruautés les plus raffinées. Elles sont plutôt un attrait pour notre secte. Nous devenons plus nombreux, chaque fois que vous nous moissonnez : le sang des chrétiens est une semence.

14. Il y en a beaucoup chez vous qui exhortent à supporter la douleur et la mort : par exemple, Cicéron dans ses Tusculanes, Sénèque dans ses Choses fortuites, Diogène, Pyrrhon, Callinicus. Et pourtant leurs paroles ne trouvent pas autant de disciples que les chrétiens qui enseignent par leurs actions. — 15. Cette « obstination » même, que vous nous reprochez, est une leçon. Qui, en effet, à ce spectacle, ne se sent pas ébranlé et ne cherche pas ce qu’il y a au fond de ce mystère ? Qui donc l’a cherché sans se joindre à nous ? Qui s’est joint à nous sans aspirer à souffrir pour acheter la plénitude de la grâce divine, pour obtenir de Dieu un pardon complet au prix de son sang ? — 16. Car il n’est pas de faute qui ne soit pardonnée au martyre. Et voilà pourquoi nous vous rendons grâces, à l’instant, pour vos sentences. Telle est la contradiction entre les choses divines et les choses humaines : quand vous nous condamnez, Dieu nous absout.