Aller au contenu

Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

reconnaissent que c’est le mal. — 12. Chez un chrétien, que voit-on de semblable ? Aucun chrétien ne rougit, aucun ne se repent, si ce n’est, naturellement, de ne pas avoir été chrétien auparavant. S’il est dénoncé, le chrétien s’en fait gloire ; s’il est accusé, il ne se défend pas ; interrogé, il confesse de lui-même sa foi ; condamné, il rend grâces. — 13. Quel est donc ce mal, qui n’a pas les caractères naturels du mal, ni crainte, ni honte, ni faux-fuyants, ni repentir, ni regret ? Quel est ce mal, dont l’accusé se réjouit, dont l’accusation est l’objet de ses vœux et dont le châtiment fait son bonheur ? Tu ne peux appeler folie ce que tu es convaincu d’ignorer.

Chapitre II

1. Enfin, s’il est certain que nous sommes de grands criminels, pourquoi sommes-nous traités autrement par vous-mêmes que nos pareils, c’est-à-dire que les autres criminels ? En effet, si le crime est le même, le traitement devrait être aussi le même. — 2. Quand d’autres sont accusés de tous ces crimes dont on nous accuse, ils peuvent, et par eux-mêmes et par une bouche mercenaire, prouver leur innocence ; ils ont toute liberté de répondre, de répliquer, puisqu’il n’est jamais permis de condamner un accusé sans qu’il se soit défendu, sans qu’il ait été entendu. — 3. Aux chrétiens seuls, on ne permet pas de dire ce qui est de nature à les justifier, à défendre la vérité, à empêcher le juge d’être injuste ; on n’attend qu’une chose, celle qui est nécessaire à la haine publique : l’aveu de leur nom et non une enquête sur leur crime. — 4. Au contraire, si vous faites une enquête sur quelque criminel, il ne suffit pas, pour prononcer, qu’il s’avoue coupable d’homicide, ou de sacrilège, ou d’inceste, ou