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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/39

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apprennent tout dans la suite, et ils le supportent, et ils ferment les yeux ! — 9. « Ils craignent d’être punis, s’ils le proclament. » - Mais en le proclamant, ils mériteront d’être protégés par vous ; mais ils préféreront mourir que de vivre avec une telle conscience ! — Mais soit ! qu’ils aient peur : pourquoi donc persévèrent-ils ? Il est naturel, en effet, qu’on ne veuille pas continuer d’être ce qu’on n’aurait pas été, si on avait su ce que c’était.


Chapitre IX

1. Pour mieux réfuter ces calomnies, je vais montrer que c’est vous qui commettez ces crimes, partie en public, partie en secret, et c’est peut-être pour cette raison que vous les avez crus de nous. — 2. Des enfants étaient immolés publiquement à Saturne, en Afrique, jusqu’au proconsulat de Tibère, qui fit exposer les prêtres mêmes de ce dieu, attachés vivants aux arbres mêmes de son temple, qui couvraient ces crimes de leur ombre, comme à autant de croix votives : je prends à témoin mon père qui, comme soldat, exécuta cet ordre du proconsul. — 3. Mais, aujourd’hui encore, ce criminel sacrifice continue en secret. Les chrétiens ne sont pas les seuls qui vous bravent ; il n’est pas de crime qu’on puisse extirper pour toujours ; il n’y a pas de dieu qui change de mœurs. — 4. Saturne, qui n’épargna pas ses propres enfants, continuait à plus forte raison à ne pas épargner les enfants étrangers, que leurs parents venaient eux-mêmes lui offrir, s’acquittant « de bon cœur » d’un vœu et caressant leurs enfants, pour les empêcher de pleurer au moment où ils étaient immolés. Après tout, il y a une grande différence entre un simple homicide et un parricide.

5. Chez les Gaulois, c’étaient des hommes faits qu’on sacrifiait à Mercure. Je laisse à leurs théâtres les tragédies