Aller au contenu

Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

manger, et qui, pour cette raison, nous abstenons de bêtes étouffées ou mortes d’elles-mêmes, pour n’être souillés en aucune manière de sang, même de celui qui est resté enfermé dans les chairs. -14. Aussi, l’un des moyens que vous employez pour mettre les chrétiens à l’épreuve, c’est de leur présenter des boudins gonflés de sang, convaincus que cela leur est défendu et que c’est un moyen de les faire sortir du droit chemin. Comment pouvez-vous donc croire que ces hommes qui ont horreur du sang d’un animal (c’est une chose dont vous êtes persuadés) sont avides de sang humain ? à moins peut-être que vous n’ayez, par expérience, trouvé vous-mêmes ce sang plus agréable au goût. — 15. Ce sang, il fallait donc l’employer aussi pour éprouver les chrétiens, aussi bien que le foyer du sacrifice, que le coffret à encens. Ils seraient, en effet, convaincus d’être chrétiens tout aussi bien en voulant goûter le sang humain qu’en refusant de sacrifier ; il faudrait, au contraire, nier qu’ils soient chrétiens, s’ils ne le goûtaient pas, comme vous le feriez s’ils sacrifiaient. Et, assurément, le sang humain ne vous ferait pas défaut, au moment où vous interrogez les prisonniers et où vous les condamnez.

16. Ensuite, qui donc est incestueux plutôt que ceux à qui Jupiter lui-même a enseigné l’inceste ? Les Perses ont commerce avec leurs propres mères : c’est Ctésias qui le rapporte. Les Macédoniens sont aussi suspects, car, voyant pour la première fois la tragédie d’Œdipe, la douleur du roi incestueux les fit rire et ils s’écriaient : Hlaune ei0j th_n mhte&ra. — 17. Réfléchissez maintenant, combien faciles sont les méprises qui font commettre les incestes, quand la promiscuité de la débauche en multiplie les occasions. D’abord, vous exposez vos fils pour qu’ils soient recueillis par la compassion de quelque étranger qui passe, ou vous les