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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/55

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abrogation de la sentence rend témoignage en faveur de Socrate. Mais Diogène se permet aussi je ne sais quelles railleries envers Hercule, et Varron, ce cynique romain, met en scène trois cents Jupiters sans tête.


Chapitre XV

1. Les autres inventions bouffonnes font même servir à vos divertissements le déshonneur des dieux. Voyez les élégantes bouffonneries des Lentulus et des Hostilius : est-ce des mimes ou de vos dieux que vous riez en entendant ces plaisanteries, en voyant les tours qu’on leur joue ? C’est « Anubis adultère », et « La Lune homme », et « Diane battue de verges », et « L’ouverture du testament de feu Jupiter », et « Les trois Hercules affamés tournés en ridicule ». — 2. Les pièces jouées par les pantomimes montrent aussi toutes les turpitudes de vos dieux. Le Soleil pleure son fils précipité du ciel, et cela vous divertit ; Cybèle soupire pour un berger dédaigneux, et vous n’en rougissez pas ; vous supportez qu’on chante les aventures de Jupiter et que Junon, Vénus et Minerve aient un berger pour juge. — 3. Et quand l’image de votre dieu revêt une tête ignominieuse et infâme, quand c’est un corps impur et dressé à cet art par une vie efféminée qui représente une Minerve ou un Hercule, la majesté divine n’est-elle pas violée et la divinité n’est-elle pas outragée ? Et vous applaudissez !

4. Vous êtes plus religieux, sans doute, dans l’amphithéâtre, où l’on voit également vos dieux danser dans le sang humain, sur les restes souillés des suppliciés, car ils fournissent aux criminels des thèmes et des sujets, à moins que les criminels n’y jouent même au naturel le personnage de vos dieux. — 5. Nous avons vu naguère nous-même Attis mutilé, ce dieu