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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/56

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fameux de Pessinonte, et un autre, qui jouait Hercule, brûlé vif. Nous avons ri aussi, dans les intermèdes cruels de midi, de Mercure qui éprouvait les morts avec le fer rouge ; nous avons vu encore le frère de Jupiter, armé d’un marteau, emmener les cadavres des gladiateurs. — 6. Tous ces spectacles et ceux qu’aujourd’hui encore on pourrait trouver, s’ils jettent bas le faîte de la majesté divine, tirent leur origine du mépris de ceux qui les représentent et de ceux pour qui on les représente.

7. Mais, soit, ce ne sont là que des jeux ! Si j’ajoutais (ce que vos consciences ne désavoueront pas) que c’est dans les temples que se concertent les adultères, que c’est entre les autels que se traitent les marchés infâmes, que c’est le plus souvent dans les cellules mêmes des gardiens du temple et des prêtres, sous les bandelettes, les bonnets et la pourpre, que la passion s’assouvit, tandis que l’encens brûle ; si j’ajoute tout cela, je me demande si vos dieux n’ont pas plus à se plaindre de vous que des chrétiens. Ce qui est sûr, c’est que, si l’on prend sur le fait des sacrilèges, ils sont des vôtres ; car les chrétiens ne fréquentent pas vos temples, même le jour. Il est vrai que, s’ils honoraient ces temples, ils les dépouilleraient peut-être, eux aussi.

8. Qu’adorent-ils donc, ceux qui n’adorent pas de pareils dieux ? Il est facile de comprendre qu’ils adorent la vérité, ceux qui n’adorent pas le mensonge, et qu’ils ne vivent plus dans l’erreur. Comprenez d’abord cela et puis écoutez toute l’ordonnance de notre religion ; mais auparavant, je vais réfuter les opinions fausses que vous en avez.


Chapitre XVI

1. Donc, avec certain de vos auteurs, vous avez rêvé qu’une tête d’âne était notre dieu. C’est Cornélius