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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/57

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Tacite qui est l’auteur de ce soupçon. — 2. En effet, dans le quatrième livre de ses Histoires, qui traite de la guerre des Juifs, il remonte à l’origine de cette nation et, sur l’origine même, sur le nom et la religion de ce peuple, il expose tout ce qu’il lui plaît. Puis il raconte que les Juifs, délivrés du joug de l’Égypte ou, comme il le pense, exilés de ce pays, furent tourmentés par la soif dans les déserts de l’Arabie, tout à fait dépourvus d’eau. Prenant pour guides des ânes sauvages, qui, croyaient-ils, allaient chercher à boire, au sortir du pâturage, ils auraient trouvé des sources. Par reconnaissance pour ce service, ils auraient consacré la figure d’un animal semblable. — 3. Et voilà, je pense, d’où l’on a conclu que, nous autres, étant apparentés à la religion juive, nous sommes initiés au culte de la même idole. Cependant ce même Tacite, si fertile en mensonges, rapporte encore, dans la même histoire, que Gnaeus Pompée, ayant pris Jérusalem, entra dans le temple pour surprendre les mystères de la religion juive, mais qu’il n’y trouva aucun simulacre. — 4. Et pourtant, si l’objet du culte des Juifs avait été une image quelconque, c’est dans le sanctuaire qu’ils l’auraient exposée plutôt que partout ailleurs, d’autant que leur culte, tout vain qu’il pût être, n’avait pas à craindre les témoins étrangers. En effet, il n’était permis qu’aux prêtres d’entrer dans le sanctuaire, et un voile déployé en dérobait la vue aux autres. — 5. Quant à vous, vous ne nierez pas que vous n’adoriez toutes les bêtes de somme et les chevaux tout entiers, avec leur Epone. Voici peut-être pourquoi on trouve à redire chez les chrétiens : c’est que, parmi les adorateurs de bêtes de toute espèce, nous n’adorions que les ânes.

6. Quant à celui qui croit que nous rendons un culte à une croix, il sera, lui aussi, notre coreligionnaire. Quand un morceau de bois est adoré, peu importe