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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/68

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c’est un rayon du soleil, et que la substance n’est pas divisée, mais étendue. Ainsi l’esprit vient de l’esprit et Dieu de Dieu, comme la lumière qui s’allume à la lumière. Le foyer de la lumière demeure entier et ne perd rien, même s’il communique sa nature par plusieurs canaux. — 13. Ainsi, ce qui est sorti de Dieu est Dieu, Fils de Dieu, et les deux ne font qu’un ; ainsi l’esprit vient de l’esprit et Dieu de Dieu ; il est le second quant à la forme, le second quant au degré, non quant à la nature, et il est sorti de sa source sans s’en être détaché 1 (1).

14. Donc ce rayon de Dieu, comme il avait été toujours prédit auparavant, descend dans une Vierge et s’étant incarné dans son sein, il naît homme uni à Dieu. La chair unie à l’esprit se nourrit, croît, parle, enseigne, opère, et voilà le Christ. Acceptez pour le moment cette doctrine, ne fût-elle qu’une « fable », semblable aux vôtres, en attendant que je vous montre (§ 17 et ch. XXIII, 12) comment le Christ est prouvé et quels sont ceux qui ont fait circuler parmi vous des fables comparables à celle-là, pour détruire la vérité. — 15. Les Juifs savaient aussi que le Christ devait venir, car c’est à eux que parlaient les prophètes. Et, en effet, aujourd’hui encore ils attendent sa venue, et entre eux et nous il n’y a pas d’autre sujet de contestation plus grand que leur refus de croire qu’il est déjà venu. Car deux avènements du Christ étaient annoncés : l’un, qui s’est accompli, dans l’humilité de la condition humaine ; l’autre, qui est attendu pour la consommation du siècle, dans la sublime splendeur de la divinité clairement manifestée. Or, ne comprenant pas le premier, ils ont cru que le second était l’unique, et ils