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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/98

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ennemis publics, puisqu’on découvre des ennemis publics dans ceux qui passaient pour Romains.

2. Tant il est vrai que la piété, la religion et la fidélité dues aux empereurs ne se manifestent pas par les hommages de ce genre, dont la haine elle-même peut s’acquitter pour voiler plutôt ses intentions, mais bien par la conduite que la divinité nous oblige de tenir envers l’empereur aussi sincèrement qu’envers tous les hommes. — 3. Et en effet, ce n’est pas aux empereurs seuls que nous devons témoigner nos bons sentiments. Nous faisons le bien sans acception de personnes, parce que nous le faisons pour nous-mêmes, car ce n’est pas d’un homme que nous attendons d’être payés par des louanges ni par une récompense, mais de Dieu, juge et rémunérateur d’une bienveillance qui ne fait aucune distinction. — 4. A cause de Dieu, nous sommes pour les empereurs ce que nous sommes pour nos voisins. Vouloir du mal, faire du mal à qui que ce soit, dire du mal, penser du mal de qui que ce soit nous est également défendu. Ce qui ne nous est pas permis envers l’empereur ne l’est pas non plus envers personne ; et ce qui n’est permis envers personne, l’est sans doute moins encore envers celui qui est si grand grâce à Dieu.


Chapitre XXXVII

1. Si, comme je l’ai dit plus haut, il nous est prescrit d’aimer nos ennemis, qui pouvons-nous haïr ? De même, s’il nous est défendu de rendre la pareille, quand nous sommes offensés, pour ne pas devenir, de fait, semblables à nos ennemis, qui pouvons-nous offenser ? — 2. En effet, jugez-en vous-mêmes. Combien de fois sévissez-vous contre les chrétiens, obéissant tantôt à vos haines personnelles, tantôt à vos lois ? Combien