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Page:Testament de Vasilij Tatiŝev, trad. Martynov, 1860.djvu/59

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oubliant ton intérêt propre, et retiens ceci : Ceux qui s’enrichissent aux dépens des autres tombent dans la détresse, et le bien mal acquis sera dissipé comme de la poussière, ne laissant que des remords de conscience. Particulièrement les fraudes à l’égard du fisc, quel qu’en soit le motif, ne manqueront pas de causer au coupable un tort immense[1]. Sache cependant

  1. Cet avertissement aura dû être présent à l’esprit d’Eugraphe lors du triste événement qui eut lieu en 1765, quinze ans après la mort de son père. Au cœur même de l’hiver (9 décembre), une foule nombreuse se pressoit sur la place publique, devant le palais du Sénat. Là, un homme, attaché à un poteau, offroit aux regards des curieux un écriteau sur lequel on lisoit ces mots tracés en gros caractères : Transgresseur des lois, faiseur de fausses lettres de change. Le coupable s’appeloit Basile Tatistchef. Convaincu du crime, il fut condamné à recevoir le knout et à avoir une main coupée. Catherine II commua la peine. Après avoir été privé de sa charge d’exécuteur au Sénat et déclaré inhabile aux fonctions publiques, Basile Tatistchef subit d’abord, pendant une