Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/106

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170. — Cette violence communique aux corps une vie active d’une merveilleuse puissance : elle contraint toute chose créée à changer de forme et de place et court avec furie à son épuisement, se diversifiant, en son cours, selon les causes.

La lenteur l’augmente et la vitesse la dimi- nue. Née de la violence elle meurt de sa liberté et plus elle est grande, plus elle meurt vite et détruit violemment tout ce qui s’oppose à sa pro- pre destruction. Elle veut vaincre et abolir l’obs- tacle et meurt de sa victoire, en y succombant elle-même.

La force s’augmente par la résistance de l’obs- tacle et charge avec furie tout ce qui s’oppose à sa mort.

Toute chose contrainte, contraint à son tour.

Le corps où elle se manifeste n’augmente ni de poids ni de volume ; les fatigues la confor- tent et le repos l’épuise.

Le corps où elle s’incarne perd sa liberté et souvent elle engendre, par l’effet du mouvement, une force nouvelle. (A. 34, r.)

171. — La force a trois offices qui se subdi- visent à l’infini: tirer, pousser, immobiliser. (A. 34, v.)

172. — La force est entièrement et partout la même et dans toutes ses parties. ( A . 34, v.)

173. — Toutes les puissances spirituelles, à mesure qu’elles s’éloignent de leur source, occu-