Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/110

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gent continuellement de forme, il ne peut pas y avoir de dessein, ni de conscience. (K. 101, v.)

187. — Aucune investigation humaine ne peut s’intituler véritable science si elle ne passe par la démonstration mathématique !

Et si tu dis que les sciences qui commencent et finissent dans l’esprit sont véritables, cela ne peut être concédé : mais on le nie par beau- coup de raisons, et d’abord, parce que dans tels discours spirituels l’expérience n’intervient pas, et sans elle il n’existe aucune certitude. (LU. 1.)

188. — Les hommes se plaignent injustement de l’expérience qu’ils accusent, avec de grands reproches, d’être trompeuse.

Laissez donc l’expérience et tournez votre lamentation contre votre ignorance. C’est elle qui vous égare, avec vos vains et absurdes dé- sirs d’obtenir d’elle des choses qui ne sont pas en sa puissance; et pour cela, vous la dites fal- lacieuse. Bien plus, les hommes accusent l’inno- cente expérience de mensonge et de fausse démonstration. (G. A. 154, r.)

189. — L’expérience ne trompe jamais, mais seulement vos jugements, promettant de tels effets qui ne peuvent avoir leur cause dans nos expériences. C’est pourquoi, un principe étant donné, il est nécessaire que sa conséquence en découle vraiment, s’il n’y a eu empêchement. Néanmoins, sans empêchement, l’effet suit qui