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Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/313

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pieux qui l’environnent, l’un la fait tenir droite et les autres la gardent des mauvaises compagnes. (C. A. 76, r.)

552. — La couleuvrée mécontente de sa haie commença à passer ses rameaux sur le chemin commun et à s’attacher à la haie opposée : elle fut rompue par les passants. (C. A. 76, r.)

553. — Le cèdre infatué de sa beauté méprisait toutes les plantes d’alentour : et la fatalité l’exauçant, ces plantes disparurent et le cèdre s’éleva solitaire comme il voulait. Mais survint un grand vent, qui n’étant arrêté par végétation déracina le cèdre et le jeta bas. (C. A. 76, r.)

554. — Ce cèdre désira former un bel et grand fruit à son sommet ; il le fit avec toute la force de sa sève ; ce fruit crût beaucoup, et fut cause que la cime si droite et élevée déclina. (C. A. 76, r.)

555. — Le pêcher, enviant la grande quantité de fruits qu’il voit à son voisin le noyer, délibère de faire comme lui et il charge ses branches de telle façon que le poids des fruits le tire, l’arrache et le courbe jusqu’à terre. (C. A. 76, r.)

LA NOIX ET LE MUR.

556. — Une noix portée sur un haut clocher par une corneille tomba, libérée du bec mortel ; elle pria le mur, au nom de la grâce que