Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/74

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l’état de la terre sont l’ornement et l’aliment de l’esprit humain. (C. A. 365, v.)

66. — La renommée du riche finit avec sa vie ; on se souvient du trésor mais non du thésauriseur : et bien autre est la gloire de la vertu des mortels que celle de leurs trésors.

Combien d’empereurs et de princes ont passé, dont il ne reste aucun souvenir. Ils n’ont cherché que des États et des richesses, pour laisser une mémoire.

Combien au contraire vécurent pauvres de deniers pour acquérir des vertus : et le désir du vertueux s’est accompli autrement que celui du riche, d’autant que la vertu surpasse la richesse.

Ne vois-tu pas que le trésor n’honore pas son accumulateur, après sa vie, comme fait la science, qui toujours témoigne et proclame son créateur, parce qu’elle est fille de celui qui la généra et non filiâtre comme la pécune. (LU. 65.)

67. — Demetrius avait coutume de dire qu’il n’y a pas de différence entre les paroles et la voix des sots ignorants et les sons et les bruits du ventre qui proviennent de trop de gaz. Il ne parlait pas ainsi sans raison, car il n’estimait pas qu’il fallût faire de différence du côté d’où partait la voix et s’informer si elle venait de la partie inférieure ou de la bouche, car l’une et l’autre sont équivalentes de valeur et de substance, chez certains. (T. 41, v.)