Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/78

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79. — Le bois nourrit le feu qui le consume.

Quand apparaît le soleil qui meurt dans les ténèbres, tu éteins la lampe qui le cachait à ta nécessité et commodité. (ASH. I. 22, v.)

80. — La renommée s’élève au ciel, parce que les choses vertueuses sont amies de Dieu ; l’infamie doit se figurer en bas, parce que toutes ses opérations sont contraires à Dieu, se dirigent vers l’enfer. (ASH. IL 22, v.)

81. — Le plaisir et la douleur peuvent être représentés ensemble et accouplés ; parce que jamais l’un n’est séparé de l’autre. Avec une croupe adossée parce qu’ils sont contraires l’un à l’autre, posés sur un même corps parce qu’ils ont un même fondement, car si le fondement du plaisir est l’effort contre le déplaisir, ce dernier se trouve au fond des joies variées et lascives. On se figure que le roseau dans la main du plaisir est vain et sans force, et sa piqûre est cependant venimeuse. Nous employons le roseau, en Toscane, pour soutenir les lits, cela signifie que là, se font de vains songes et que là se consume une grande partie de la vie et se perd beaucoup de temps utile, surtout le matin où le corps peut donner un nouvel effort, où l’esprit est modéré et reposé ; là encore se prennent beaucoup de vains plaisirs, là encore l’esprit imagine les choses impossibles ; et avec les plaisirs du corps qui sont des raisons de