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Michèle Monteil Le militantisme du libre entrave l’innovation pédagogique, 2003) avance plusieurs arguments contre l’adoption du libre dans l’éducation nationale :

  • le débat entre partisans et opposants du logiciel libre ressemble à celui entre utilisateurs de PC et utilisateurs de Macintosh : les uns sont ignorants des avantages de l’autre, et les partisans du libre ne le sont souvent que par souci d’une attitude politiquement correcte ;
  • le logiciel libre, soi-disant gratuit, demande beaucoup d’investissement humain (ce qui a nécessairement un coût financier) ; elle cite aussi le cas où le logiciel libre Samba 2 ne fonctionnant pas avec Windows XP, des machines neuves ont du être reconfigurées avec Windows 98, d’où gaspillage des licences de XP, et temps perdu ;
  • certains logiciels libres rendent inutilisables les ordinateurs, soit pour raisons de sécurité, soit pour manque d’évolution ;
  • les systèmes d’exploitation libres manquent de compatibilité (ses argument sont peu précis, elle évoque surtout la multiplicité des distributions).

Les équipes de programmation du SLIS répondent point par point à ces arguments. En résumé, il apparaît que les difficultés évoquées par Michèle Monteil proviennent plus de l’ignorance et d’un manque de compétence de ces partisans-ci du logiciel libre, qui les ont mis en avant, que de réels défauts. Ainsi, la version de Samba 3 est tout à fait compatible avec Windows XP. L’origine des problèmes survenus avec les versions de logiciels trop anciennes est la même : là encore, la personne qui les a installé ne s’est pas tenue à niveau. En fait, l’inconvénient ne provient pas des insuffisances de la solution retenue, mais d’un manque de formation de l’informaticien l’ayant installé. Il manque probablement à cet informaticien une documentation à jour sur les évolutions du logiciel libre.

On en revient donc aux coûts annexes du logiciel libre, à savoir l’installation, la formation et la maintenance. Et dans le domaine du logiciel libre comme dans le domaine du logiciel propriétaire, il faut avoir à sa disposition un professionnel à même d’assurer la maintenance, et ne surtout pas la confier à des amateurs, même éclairés. Les défenseurs zélés des solutions libres ne peuvent pas permettre de passer outre ces considérations, même en investissant énormément de temps pour les résoudre.