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Page:Théry - Autour d'un nom, 1926.djvu/106

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autour d’un nom

raisse, je le sais, et vous voulez que je me taise durant ces derniers moments que je suis avec vous,… à cette minute d’adieu sans retour ?

Il y avait tant de douleur poignante dans sa voix, une supplication si humble, qu’elle ne trouva pas la force d’insister.

— Que ne donnerais-je pour avoir la permission de revenir près de vous, suivre votre aiguille, pendant que nous parlerions de tout ou, nous taisant tous deux, écouter l’amour qui bruit dans nos cœurs. Comment jamais oublier ces longues heures où nous inclinions nos esprits sur un même sujet, l’analysant, le retournant de toute façon pour n’arriver souvent qu’à un piètre résultat, mais qu’importait, en fin de compte, le résultat, puisque nous étions presque toujours du même avis.

Huguette, c’était la première fois qu’il l’appelait ainsi, comment passerez-vous ces soirs que j’attendais, que nous attendions tous les deux avec tant d’impatience ? Ne vous souviendrez-vous de rien ? Ne me chercherez-vous pas ? Ne désirerez-vous pas me revoir ?…

— Par pitié, M. Douglas, épargnez-moi ces questions !

— Moi aussi, je vous supplie. Soyez pi-