Pendant qu’elle feuilletait une « Anthologie des Poètes Français », M. James se mit au piano.
Ce dut être du Chopin qui, l’instant suivant, emplit la pièce d’harmonie. Y en a-t-il d’autres qui font pleurer et chanter un clavier doucement comme lui ?
Madame Durand lut longtemps ces beaux vers de Musset, imprégnés tour à tour de joie, de consolation, de désillusion, de désenchantement, cris sincères d’un beau génie dont la vie ne fut que l’écho des passions qu’il avait dans l’âme :
« ...............
Te le dirai-je, à toi, chantre de la souffrance,
Que ton glorieux mal, je l’ai souffert aussi ?
Qu’un instant, comme toi, devant ce ciel immense,
J’ai serré dans mes bras la vie et l’espérance,
Et qu’ainsi que le tien, mon rêve s’est enfui ?
À la Malibran :
Meurs donc ! La mort est douce et ta tâche est remplie.
Ce que l’homme ici-bas appelle le génie,
C’est le besoin d’aimer ; hors de là tout est vain.