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Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/123

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LE CHARME DE LA DOMINIQUE


II

À L’AURORE


Quand après de longs jours d’orage une aube luit,
Illuminant de splendeurs roses les nuages,
J’admire les manguiers pourpres des paysages,
Alors que rêve encor la lune au fond du puits.

Les hiboux ont gagné les grands arbres, sans bruit.
Les cris frais des gros-becs traversent les feuillages,
Et les bambous lavés par les derniers orages
Ont encor les odeurs sauvages de la nuit.

Par ces vastes matins où des senteurs lointaines
M’arrivent dans le vent et dans l’eau des fontaines,
Miroite le beau golfe ignoré des requins.

L’esprit plein de silence et le cœur plein d’extases,
Je vais voir le soleil ourler de ses topazes
Les pitons de saphir des monts Dominicains.