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Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/124

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SOUS LE CIEL DES ANTILLES
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III

AUX PERROQUETS DE LA DOMINIQUE


Splendides perroquets de l’île la plus belle,
Vous qui reverdissez parfois un arbre mort
Et le rendez soudain plus éclatant encor
Qu’aux jours où l’air chantait sur sa feuille mortelle.

Perroquets des grands bois, lorsque la tourterelle
D’un sourd roucoulement berce le mont qui dort,
La lune au ciel dessine une gondole d’or
Et vous vous blottissez dans l’arbre à large ombelle.

Mais dès le frais matin se raniment vos voix ;
Et vous menez de grands tapages dans les bois,
Autour du balata géant aux graines mûres.

Alors plus éclatant que le cacatoès,
Le Cicérou dominicain, roi des verdures,
Grimpe, sultan de feu, dans un grand aloès.