Page:Tharaud - Dingley.djvu/119

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représentation finie. Tout ce monde baroquement accoutré de paletots, de redingotes, coiffé de chapeaux à larges bords, de melons ou de casquettes. Trois ou quatre étaient vêtus d’uniformes kakis — dépouilles de malheureux Tommies couchés maintenant dans le Veld. L’un d’eux, d’une taille gigantesque, promenait au-dessus des autres quelque chose d’élevé et d’écrasé tout ensemble, qui avait dû être autrefois un haut de forme ou un cronstadt. Beaucoup n’avaient pas d’étriers. Leurs longues jambes, leurs pieds chaussés de chaussures hétéroclites, leurs bottes, leurs demi-bottes et leurs souliers de toile pendaient sur les flancs étriqués de leurs petites montures. Tous portaient le mauser sur le dos et les cartouches en bandoulière.

Dingley, dans la cour de la ferme, stupide comme un homme inactif au milieu de gens affairés, regardait avec étonnement ces cavaliers bizarres. Et voilà ! c’étaient là les gens qui avaient tenu en échec Buller sur la Tugela, et fauché à Maggersfontein les