Page:Tharaud - Dingley.djvu/144

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a eu l’ingénieuse idée de se faire expédier ses caisses sous l’étiquette « Huile de ricin ». La première caisse arriva, la seconde, la troisième aussi. La quatrième resta en route : on avait vu le stratagème. Furieux, Buller télégraphie à l’officier chargé de ces expéditions : « Pas reçu caisses huile de ricin. Ai du monde à dîner dimanche. Faites suivre immédiatement. » Mais l’officier, dans l’intervalle, avait été changé d’emploi. « By Jove ! se dit son remplaçant. Il paraît que sir Redvers se purge quand il donne à dîner ! » Et voilà qu’il cherche partout le ricin du Général. Dans toutes les gares du Natal, on ne s’abordait plus qu’en disant : « Avez-vous vu l’huile de ricin ? » Pendant ce temps, Buller envoyait télégrammes sur télégrammes à l’officier d’intendance. Celui-ci, à bout de ressources, réunit tout ce qu’il peut trouver de purgatifs à Capetown, les fait emballer avec soin et envoie le tout à sir Redvers qui reçoit la caisse, le dimanche, comme on se mettait à table. « Enfin, voici mon Champagne !