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SCENE II.

riche recolte de bouleau, et sur une ample moisson

d'etrivieres, dis-moi le sujet du vacarme que tu

TRAKHALION, DEMONÈS.

fais.

Trak. Citoyens de Cyrène , j’implore votre se-

Trak. Pourquoi répondre par des injures aux

cours. Agriculteurs, vous tous qui demeurez ici

souhaits obligeants que j'ai fait pour vous ?

autour, venez prendre le parti de l'innocence oppri-

Dem. Je ne pense pas te faire injure en te sou-

mée, venez empêcher une détestable action. Ne

haitant ce que tu mérites.

souffrez pas que l'impieté triomphe des mœurs in-

Trak. Avant tout, faites-moi la grâce d'écouter

tègres et sans reproches. Faites un exemple mémo-

ce que j'ai à vous dire.

rable de cet impudent fourbe. Que la vertu reçoive

Dem. De quoi s'agit-il ?

de vos mains sa récompense. Montrez que, dans

Trak. De deux jeunes filles réfugiées ici près, et

l’État de Cyrène, c'est la loi et non la violence qui

qui réclament votre secours. On vient de leur faire

règne ; accourez dans le temple de Vénus. O vous tous

contre les lois, contre toute sorte de droit, une in-

ici présents, ou qui pouvez entendre mes cris, se-

jure insigne. On continue encore de les outrager;

courez deux jeunes infortunées qui, selon l’antique

et cela, dans le temple de Vénus, dont la prétresse

prérogative de ce lieu, ont mis leur vie sous la protec-

même est indignement traitée·

tion de Vénus et de sa prêtresse ; arrêtez les progrès

Dém. Qui est l’homme assez hardi pour oser faire

de la violence, avant qu’ils ne s‘étendent jusqu’à vous.

violence a une pretresse ? Mais qui sont les deux in·

Dém. Quelle esclandre est-ce là ?

fortunees dont tu une parles, et quelle injure leur

Trak. Qui que vous soyez, je vous conjure, ô

a-t-on faite ?

vieillard , par ces genoux...

Trak. Vous le saurez si vous doignez m’écouter·

Dém. Laisse-là mes genoux, et me dis promp-

Il faut que ces jeunes personnes soient nées libres,

tement pourquoi tout ce bruit que tu fais.

à en juger par la résistance qu’elles apportent à se

Trak. Je vous en supplie; si vous désirez avoir

laisser em mener dc force. Elles embrassent étroite-

cette année une grande récolte de benjoin et de

ment la statue de Vénus , d’ou veut les arracher le

suc de benjoin; si vous souhaitez que vos marchan-

plus sacrilege des hommes.

dises arrivent heureusement à Capoue; si vous vou-

Dem. Qui est le pervers qui méprise ainsi les

lez que la chassie ne borde plus vos yeux ..... (1)

dieux?

Dém. Es-tu dans ton bon sens?

Trak. Un ennemi des lois, un fourbe, un

Trak. Si, (HS-je , vous Comptez sur une grande

homme couvert de crimes , un parriclde , un par-

abondauce de magudaris(2), ne me refusez pas l'a-

jure, un dehonté, un impur, un infâme, en un

sistance que je vais vous demander.

mot un trafiquants de jeunes esclaves : que voulez-

Dem. Et moi,je t’en conjure par tes jambes, tes

vous de pis?

talons et ton dos, si tu comptes cette année sur une

Dém. Par Pollux ! l'homme que tu me dépeins

(1) Les ophthalmies sont fréquentes en Libye où se passe la scène. (A. F.)

est digne de tous les châtiments.

Trak. Un scelerat, vous dis-je , qui a voulu

(2) Iimgudqrix, C’eat la graine du benjoin, lant 1 G s . ^ 1 nommalcnt silpkion, et les Latins sirpe, ou phlitol. ;:·l;e; dîzù gg. étranger la pmtressc ’ _ xcrpitium, etpar cnrrupuontmrpiztum, le laituu son «1ubwjom_ DCM. P3! H€1‘C\1l0l ll pîtyeta cher cet attentat SCENA SECUNDÀ. Ut te ne pigeat dare operem mihi, quod te orabo, senex. Dœm. At ego te per crura et tales, tcrgumque obteslor TRACHALIO, DAEMONES. tuum, (H5 Trarh. Pro, Cyrcnenscis populareis! vostram ego inploro Sl tlhl ¤¤¤¤·em·1*>¤¤=¤¤ *58** spams vl"gld°mlû’“¤ _ Mem ’ 605 Et tibx esse eventuram hoc anno uberem messem mah , Agricolœ, adcolœ, propiuqui qui estis his regionibus , Ul mlm 15*-FC JMB De?"]?’ quàd Sllg qlîml l}lm“ltU€$· _ Forte opem iuopiœ, atquc exemplum pegsumum pgsgum- TMC’/L Qlll ltlhüi Hlulûdiüefû. eqlltdcmtibi hong gxopmxj date · UmD1B· Vindicale: ne inpiorum pottor sit pollentia, Dœm· Bene tèquîtiem Ubi dico , qui, le digne ut eveniant, Quam innoceutium, qui se scelere iieri nolunt gnobileis. P*’€°0l`· 630 Siutuite exemplum iupudenti , date pudori prwmium, civ Truc}:. Obsecro, hoc prœvortere ergo. Dœm. Quid uegoti ‘st? Facite heic lege potins liceat, quam vi , victo vivere. Trac/i. Muiieres Currite huc in Veneris fanum : vostram iterum inploro Duœiunoceuteis îutus hcic sunt, tut imligeuteis auxili, ‘ ildem, Quibus udvorsum jus , Iegesque insiguitc injurin heic Qui propo hcic adestis, quique auditis clamorem mcum , Fact.a’st,1itque in Veneris fauo : tum sacerdos Veneria i·’crte subpetins, qui Veueri, Veneriœque nntistiuo indigne adflictatur. Dœm. Quis homo est tanta oonurml- More antiquo in custodiam suum conmiscrunt capot, oto tin , 685 Prartmquete injuriae prius collum, quam ad vos perveniat. Qui sacerdoœm audcat violnre? sed eze mulieres Dœm. Quid istno est uegotl? Tm:/i. Per ego te hmc genua Quan suut? aut quid iis iniqui tit? Track. Si das operam, obtestor, seucx , eloquar. Quisquîs es. Dœm. Quin tu ergo omitte geuua, et quid sit, Veneris signum sunt. amplexœ, mmc wr sceleraüasimus mihi expcdi , Ens deripere volt : ens umbas esse oportet libema. Quid tumultues? Trach. Toque oro et quzeso, si speras tibi Dœm. Quis istic est, qui deos tam parvipendit? 640 Hoc tmno multum fuiurum sirpe et laserpitium, 620 Tmch. Fraudis, sœlcris, parricidi, perjuri plenus, Eomquc cvcuturum exagogam Capuam salvam ct sospitem , Legirupa, inpudens inpurus, inverecuudissumus : Atque ab Iippitudine usqne siccitas ut sit tibi. Uno verbo absolvnm , leno ‘sl : quid illum porro precdiceml pom. Szmuu’ es? Track. Seu tibi coniidis (ore multam ma- Diem. Hdepol , iufortunio homihem pru·dicasd0Iti\l1ilt*Iu. gudarim, Trash. Qui sacerdoti sceleslus iuuceis interpresserit. oto