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réchauffé et propagé par l’Église universelle de Dieu. Il est évident que le grand mystère et la grande fonction de l’épiscopat nous sont venus par la succession ; parce que bien que le Seigneur, lequel nous a promis de rester avec nous jusqu’à la fin, demeure parmi nous sous d’autres formes de grâces et de divins bienfaits, toujours est-il certain que, d’une manière particulière, il se trouve en communion avec nous sous la forme du saint épiscopat. Il vit en nous, et communique avec nous par le moyen des sacrés mystères, dont l’évêque est le premier exécuteur et prêtre selon le pouvoir de l’Esprit saint qui empêche de tomber dans l’hérésie. Aussi saint Jean de Damas dit-il bien, dans sa quatrième lettre aux Africains, que l’Église universelle fut confiée aux évêques ; qu’on doit vénérer le successeur de Pierre (à Rome, Clément a été le premier évêque, Évodius à Antioche, Marc à Alexandrie) ; qu’André plaça sur le siége de Constantinople Stacchius ; dans la grande et sainte cité de Jérusalem fut placé par N. S. Jacques comme premier évêque, lequel en eut un autre pour successeur à qui succéda un troisième, et ainsi de main en main, jusqu’à nos jours. Tertullien, dans sa lettre à Papias, appelle tous les évêques les successeurs des Apôtres. Et Eusèbe de Pamphylie, et avec lui la majeure partie des Pères, prouvent la commune et antique forme de l’Église universelle, par la succession directe dans la dignité des Apôtres. C’est donc chose évidente que la dignité épiscopale est différente de la presbytériale ; car c’est l’évêque qui impose les mains aux prêtres et non les prêtres à l’évêque, lequel, selon les constitutions apostoliques, doit être consacré par deux ou trois évêques. En outre, c’est l’évêque qui choisit le prêtre, mais non l’évêque qui est élu par les prêtres ou par le pouvoir séculier. La seule haute réunion ecclésiastique de la province où se trouve la ville pour laquelle l’évêque doit être élu, a droit à cette élection. Il est vrai, toutefois, qu’il arrive à une ville entière d’élire son évêque, mais ce n’est pas d’une manière arbitraire, laissant la confirmation du choix à l’assemblée (ecclésiastique), laquelle, quand elle trouve l’élec-