Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/133

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rencontre....... Il est bien coupable envers vous ! — Je vois sur votre visage les marques d’une santé florissante, dit Ma-Teng, vous n’avez pas du tout l’air d’être malade.... »

Tong-Tching ne put rien répondre ; Ma-Teng secoua sa manche et se retira en poussant un profond soupir : « Tous ces gens-là, murmura-t-il, sont incapables de soutenir la dynastie ! » En entendant ces paroles, Tong-Tching crut deviner les pensées du gouverneur ; il le ramena poliment vers un siège, et lui demanda ce qu’il voulait dire par cette phrase : « Des gens incapables de soutenir la dynastie ? »

« Ce qui s’est passé à la chasse d’hier, répliqua Ma-Teng, m’a rempli d’indignation. Vous, oncle, proche parent de l’Empereur, vous ne pensez qu’au plaisir et à la bonne chère, et vous ne songez pas à vous acquitter envers le souverain ! Comment auriez-vous assez de capacité pour être le soutien de la famille impériale ! » Tong-Tching craignit qu’il n’y eût un piège sous ces paroles pleines de zèle ; aussi répondit-il en soupirant : « Son excellence Tsao-Tsao est le soutien, le pilier sur lequel s’appuie la dynastie ; pourrions-nous prétendre à une si haute position ! — Vous tenez ce brigand de ministre pour un parfait honnête homme, » reprit Ma-Teng avec colère !

« Il y a des yeux qui nous épient, des oreilles qui nous écoutent de tous côtés et de très près, dit Tong-Tching ; seigneur, veuillez baisser la voix. — Vous tenez à la vie : avec ceux qui craignent la mort, on ne peut convenablement traiter de si importantes affaires ! » Et en parlant ainsi, Ma-Teng se leva pour sortir. Il venait de mettre à nu les sentiments de fidélité et de loyauté qui animaient son cœur : « Seigneur, reprit Tong-Tching, venez voir quelque chose qui vous convaincra de mes véritables intentions. » A ces mots il le conduisit à son cabinet de travail et lui présenta l’édit impérial. Ma-Teng se mordit les lèvres jusqu’au sang (tant sa surprise fut grande). « Si vous êtes prêt, au-dedans, à secourir l’Empereur, s’écria-t-il, je me mets a votre disposition, au dehors, avec les troupes de Sy-Liang. »

Aussitôt Tong-Tching le présenta aux conjurés, lui montra la liste en le priant d’y joindre son nom, et tous ils jurèrent de