Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/153

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Hiuen-Té ? » La lutte ne dura pas longtemps ; incapable de résister à un pareil adversaire, Tché-Tchéou tourna bride en se dirigeant vers le pont. Du haut des murs, Tchin-Teng l’accable d’une grêle de traits [1] ; en vain fait-il le tour de la place, fuyant toujours ; Yun-Tchang le poursuit, l’atteint et l’abat d’un coup de sabre ; puis il lui coupe la tête et la montre du haut des murailles en criant : « C’était un traître ; je l’ai tué ! Grâce et pardon à tous les habitants ; la vie sauve à ceux de ses soldats qui passeront dans nos rangs ! »

Tous les soldats jetant bas leurs cuirasses, abandonnant leurs lances et leurs sabres, se prosternèrent ; Yun-Tchang aussitôt rassura le peuple, puis il alla au-devant de Hiuen-Té, tenant en main la tête sanglante. Quand il lui eut raconté les événements qui venaient de se passer, le héros ne put calmer ses inquiétudes : « Si Tsao vient en personne, s’écria-t-il, nous sommes perdus ! — Je courrai à sa rencontre avec Tchang-Fey, répondit Yun-Tchang, et nous l’arrêterons ! »

Hiuen-Té n’approuvait point cette mesure violente. Quand il entra dans la ville, tous les vieillards vinrent se prosterner sur son passage ; mais une fois arrivé dans son hôtel, il demanda (avec une certaine inquiétude) où était Tchang-Fey. (Le guerrier fougueux) avait déjà égorgé toute la famille du traître Tché-Tchéou ! « Cet homme était un ami intime de Tsao, dit Hiuen-Té ; Tsao va venir à la tête d’une armée nous demander compte de sa mort, et comment lui résisterons-nous ? — Je le sais, répliqua Tchin-Teng, je connais un moyen de le forcer à la retraite ! »

  1. Qu’il avait promis de diriger contre les troupes de Hiuen-Té.