Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/379

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CHAPITRE V.


Tsao-Tsao s’empare du passage de Hou-Kwan.


[Règne de Hiao-Hien-Ty, année 204 de J.-C.] Tsao-Py était donc la, debout, prêt à frapper de son glaive ; mais une lumière rouge éblouissant ses regards[1], il renonça à son dessein : « Qui êtes-vous, » demanda-t-il à la jeune femme ?

« L’épouse de général Youen, » répondit Liéou-Ssé.

« Et cet enfant que vous serrez dans vos bras ? – La femme de mon second fils, Youen-Hy ; elle se nomme Tchin-Ssé. Son époux étant allé défendre la ville de Yéou-Tchéou, elle n’a pas pu l’accompagner à une si grande distance ; voila pourquoi elle est restée ici avec moi. »

Le jeune guerrier s’approche pour mieux regarder Tchin-Ssé ; avec sa manche il met à découvert son visage obscurci par de longs cheveux déliés, et voit une peau transparente comme le jade, un teint comparable à l’éclat des fleurs. Cette femme avait une beauté à causer la ruine d’un empire. « Je suis le fils du premier ministre, dit alors Tsao-Py ; je vous prends l’une et l’autre sous ma protection, ne craignez rien ! » Le glaive en main, il s’assit devant l’appartement ; aussi personne d’entre les officiers n’osa y pénétrer.

Cependant, sur l’invitation de ses officiers, Tsao-Tsao fit son

  1. Ce que l’édition in-18 explique par cette idée toute chinoise : Tsao-Tsao était sous l’influence de l’astre Hwang (jaune). Voir plus haut, page 317. – La naissance de son fils avait été signalée par une nuée étincelante. Ce pronostic de la nuée étincelante se retrouve dans l’apparition de cette éblouissante lumière.