Page:Theuriet – Frida.djvu/69

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coucher… Ce garçon a-t-il tout ce qu’il faut pour la nuit ?

— Oui, mademoiselle, répondit l’institutrice, j’ai son paquet…

— En ce cas, au lit et vivement… Quand il sera couché, tu lui donneras un lait de poule !

Frida alla embrasser les deux tantes. Mlle Gertrude du Kœler, qui décidément semblait me prendre en affection, me dit, après avoir reçu les baisers de sa petite-nièce :

— Allons, petiot, embrasse-moi aussi !…

Je m’exécutai, mais la demoiselle aux lunettes avait un menton légèrement barbu dont les poils me piquèrent les joues, et je ne trouvai, je le confesse, aucun charme à cette accolade. Mlle Odile se borna à marmonner : « Bonne nuit, mon garçon, dors bien… » Et, sans demander mon reste, je me hâtai de suivre Kathe, la servante, qui avait allumé les bougeoirs. Elle nous précéda dans un large escalier qui montait au premier étage. Quand nous fûmes sur le palier, Frida et