Page:Theuriet – Frida.djvu/70

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sa gouvernante tournèrent à droite et Kathe m’introduisit dans une petite chambre aux rideaux bien clos. Elle me montra le lit dont les couvertures étaient déjà entr’ouvertes et d’où elle retira un moine, au réchaud encore tout brasillant.

— Le lit est bien chaud ; saurez-vous vous déshabiller tout seul, petit monsir ? interrogea-t-elle en son patois.

Sur ma réponse affirmative, elle disparut, puis revint un quart d’heure après avec le lait de poule fumant, et me trouva enfoncé jusqu’au menton dans les draps.

— Maintenant vous devez boire ça, chuchota-t-elle en me tendant la tasse.

J’obéis, j’avalai le lait de poule que je trouvai délicieux, et Kathe emporta mon bougeoir en jargonnant : Gute nacht.

Le lit était imprégné d’une douce chaleur, les draps sentaient la racine d’iris. Je ne tardai pas à m’endormir, mais mon sommeil fut agité par de fantastiques rêves. — Je voyais se mouvoir