Page:Theuriet – Frida.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nade favorite… C’est ici que j’ai appelé par trois fois la fée et qu’elle ne m’a point répondu… Essayez à votre tour, vous aurez peut-être plus de chance…

Elle s’était appuyée au bord de la vasque et sa gracile forme blanche se détachait finement sur la maçonnerie verdie de la fontaine. Les branches entre-croisées des platanes secouaient de neigeuses poussières de givre sur ses cheveux moutonnants et jusque sur ses longs cils, entre lesquels luisaient étrangement ses yeux noisette. Elle était si jolie ainsi et si attirante que je fus complètement fasciné et que je m’écriai en m’approchant d’elle :

— C’est vous qui êtes la fée, et je n’ai pas besoin d’en appeler une autre !…

Je lui pris la main et je la pressai, comme dans la romance de Mlle Gertrude du Kœler, « avec tant et tant de tendresse » que la chaleur de mon étreinte devint communicative. Transies tout à l’heure par la bise, nos deux mains brûlaient.