Page:Theuriet – Frida.djvu/91

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Nous demeurâmes un bon moment en face l’un de l’autre, silencieux et souriants. Puis les doigts de Frida serrèrent plus étroitement les miens :

— Vite, dit-elle en m’entraînant, sauvons-nous !…

Et sans savoir pourquoi, sans nous expliquer notre trouble, nous nous enfuîmes tous deux par une allée droite qui nous conduisit hors du bois.

Frida ne s’arrêta que lorsque nous eûmes atteint une autre partie du jardin, où scintillait au soleil une vaste serre vitrée. Elle entre-bailla la porte :

— Venez, murmura-t-elle, je vais vous montrer nos fleurs.

Dès que j’eus pénétré sous le spacieux vitrage d’où tombait un jour blanc, je fus enveloppé par une moite touffeur. De chaque côté, sur des gradins, s’étageaient des quantités de plantes qui m’étaient presque toutes inconnues. Des palmiers nains y étalaient leurs tiges en éventail ; des orangers y portaient à la fois des fleurs et des