Page:Theuriet – Frida.djvu/94

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reuse musique et les douces paroles que j’avais entendues le matin me revenaient en mémoire et se confondaient avec l’haleine des fleurs que je respirais. Mes yeux se fixaient sur la délicate figure de Frida et ne pouvaient s’en détacher. Un mélange d’adoration et de tendresse inclina ma tête alourdie et je la posai dévotement sur les genoux de la mignonne princesse, en bégayant :

— Frida, je vous aime… Je vous aimerai toujours !… Voulez-vous ?

Sa main effleura mes cheveux, et elle répondit gravement :

— Je veux bien… Vous serez mon bon ami, comme Justin est le Schatz de votre Céline…

J’éprouvais une ineffable joie à sentir ses doigts caressants sur mes cheveux, et je ne bougeais plus… Mon extase durait depuis une minute, lorsque j’en fus brutalement tiré par les sons gutturaux d’une voix revêche qui partait de l’autre bout de la serre, et, en me retournant, j’aperçus dans la pénombre la forme anguleuse de Fraulein :