Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/150

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friture. Je montais en buttant contre les marches, heureux de me sentir mené comme en laisse par cette main fraîche et nerveuse, dont la paume s’appuyait contre la mienne. Quand nous fûmes au sommet, elle chercha à tâtons au fond d’une sorte de niche pratiquée dans le mur, trouva un briquet, alluma une petite lampe et me poussa dans sa chambre, grande pièce aux murs blancs, donnant de plain-pied sur une terrasse avec laquelle on communiquait par une large fenêtre restée ouverte.

À la lueur de la lampe, j’examinais la chambre : le lit bas dans un coin, recouvert d’une mante valencienne, un miroir au-dessus d’une petite table, puis une statuette de la Vierge et, en face, une guitare accrochée au mur avec une paire de castagnettes. — La Pamplina avait ouvert une armoire, soulevé une cruche pleine d’eau, rincé un verre, et je l’entendais chantonner en me préparant la limonade promise, qu’elle m’apporta sur la table.

— Maintenant, dit-elle, asseyez-vous et buvez.

Mais je lui avais pris les deux poignets et, les dents serrées, silencieusement, violemment,