Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/230

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« Non, non, mon cher seigneur, murmura-t-elle… Le reste après la cérémonie ! »

Ils en étaient là, quand un petit garçon vint avertir Trémereuc que le meunier du moulin situé en contre-bas de l’étang désirait l’entretenir d’une affaire urgente. Jean s’excusa près de Pascaline : — Il n’en avait que pour cinq minutes, et il la pria de l’attendre ; — puis il descendit vers la chaussée du moulin.

Restée seule, Pascaline se leva et se tint debout au bord de la roche surplombante. Avec ses cheveux épars sur un peignoir de cachemire blanc drapé à la grecque, elle avait tout à fait grand air sur ce fond de verdure. Elle regardait au-dessous d’elle les futaies profondes, la nappe d’eau vaporeuse, les métairies ensoleillées, les vergers touffus, et elle souriait en songeant qu’avant peu elle serait la maîtresse de tout cela…

Marie-Ange, cependant, avait quitté le bloc de granit qui l’abritait, et doucement, souplement, à pas de velours, elle rampait sur la pente de la roche.

Pascaline souriait toujours en pleine lumière, et, reprise involontairement par ses habitudes