Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/276

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lieu, une table ronde recouverte de toile cirée ; des chaises de paille, et au mur deux vieilles lithographies coloriées de Boilly ; le tout très propre et avec un bon petit air campagnard.

Il expliqua brièvement l’objet de sa visite.

— Ah ! mon brave monsieur, bien des mercis ! s’exclama la veuve… On a raison de dire : un bonheur n’arrive jamais seul… Figurez-vous que la petiote a passé ses examens pour entrer dans les Télégraphes, et, en attendant d’être placée, elle fait par-ci par-là des enluminures… Aujourd’hui, elle a été payée d’une grosse commande d’images, et alors nous avons décidé que nous fêterions ce soir la Saint-Nicolas, comme au bon vieux temps… Vous vous souvenez ?

— Mais, grand’mère, interrompit la jeune fille en riant, monsieur ne sait pas ce que c’est que la Saint-Nicolas.. à Paris, on ne fête pas ce saint-là !

— Si fait, monsieur sait parfaitement ce que je veux dire — Il est du pays, Claudette, il est de Clermont.

— La Saint-Nicolas ! reprit le sous-directeur dont la figure triste s’épanouit, je crois bien !… C’est aujourd’hui en effet le six décembre…