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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/121

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— Non pas, je vais faire une course et je reviens.

Tout en disant cela, Gertrude songeait aux circonstances imprévues qui allaient rendre sa mission plus délicate et plus difficile. La maladie de Rose Finoël, l’existence d’un enfant, compliquaient la situation et alourdissaient la responsabilité de l’orpheline. Elle se sentait solidaire de son oncle et songeait qu’il ne lui serait guère possible de reprendre ses occupations ordinaires, au moins avant que l’enfant fût confié à une nourrice. Elle chargea la vieille voisine de se procurer un matelas et des couvertures, et il fut convenu que Gertrude passerait la nuit près de la malade. Puis elle courut à l’auberge, écrivit à son oncle le récit de sa première visite et lui demanda de nouvelles instructions. Sur ses instances, Pitois reprit le soir même le chemin de Lachalade.

À son retour, Gertrude trouva la chambre de la côte Polval transformée ; l’or de l’oncle Renaudin avait fait merveille. Sur la table une petite lampe à la lumière égale et douce remplaçait la chandelle fumeuse ; le poêle réveillé d’un long sommeil bourdonnait gaiement et répandait une joyeuse chaleur ; le lit avait été regarni, et l’enfant, restauré et réchauffé, s’endormait sur