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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/141

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— Je vois que je suis perdue ! murmura Gertrude, et en même temps son visage fut inondé de larmes. Les sanglots secouaient sa poitrine, elle se tordait les mains ; tout à coup sa tête se pencha en arrière, ses genoux ployèrent et elle tomba sur le parquet. La fatigue du voyage et la secousse violente produite par cette dernière scène venaient de déterminer une crise nerveuse.

— Ah ! mon Dieu, elle se trouve mal ! s’écria mademoiselle Célénie, nous avons été trop dures aussi… Hortense, cours vite chercher le vinaigre des quatre voleurs !

En même temps elle s’agenouilla près de Gertrude, la soutint dans ses bras, déboutonna sa robe, et finalement se mit à lui baiser affectueusement le front en lui prodiguant de doux noms enfantins.— Sous ses manières de gendarme, mademoiselle Célénie cachait des trésors de tendresse maternelle.— Elle transporta Gertrude dans sa propre chambre et la mit au lit, puis elle la confia à la garde de la vieille Scholastique et courut chez le pharmacien… En revenant à elle, la jeune fille vit la vieille bonne à son chevet. Elle était encore trop faible pour pouvoir parler ; on lui fit avaler un cordial et elle s’endormit profondément ; quand elle se