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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/143

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— Non, pensait-elle, je ne veux pas être soupçonnée ; il faut que celui qui a fait le mal le répare… J’irai trouver mon oncle, et je le supplierai de parler…

Toute la nuit se passa de la sorte. Enfin l’aube grise d’un jour de décembre commença d’éclairer les vitres des fenêtres… Le froid du matin réveilla mademoiselle Célénie, qui étira un moment ses grands bras, courut au chevet de la jeune fille, et lui demanda comment elle se trouvait.

— Mieux, Mademoiselle, merci ! répondit Gertrude.

Puis essuyant ses larmes :

— Mademoiselle, je ne suis pas coupable, je vous le jure !… Il y a une personne qui peut d’un mot éclairer tout ce qui paraît équivoque dans ma conduite, et me justifier aux yeux du monde… Je veux aller trouver cette personne, elle ne refusera pas de me dégager de mon serment, et je serai lavée de ces soupçons calomnieux… Ayez la bonté de me procurer une voiture de louage.

— Mais vous êtes trop faible pour vous mettre en route ce matin ! s’écria mademoiselle Célénie.

— Il le faut, et je me sens plus forte… Je ne