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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/283

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elle les sentiments de générosité et d’abnégation ; elle se sentait capable de tous les courages et de tous les sacrifices.

— Oui, répéta-t-elle, je suis sûre de moi et je ne faillirai pas.

— Et Gérard ! dit madame La Faucherie, croyez-vous qu’il se résignera aussi facilement ? Vous vivrez à deux pas de lui, il respirera le même air que vous, et pourra se trouver chaque jour dans les rues où vous passerez ; pensez-vous que son amour s’éteindra dans de pareilles conditions ?… Et si cette passion grandit toujours, s’écria-t-elle avec des larmes dans la voix, quel avenir aura-t-il ? Il ne pourra ni vous épouser, puisque vous n’êtes pas libre, ni se marier ailleurs, puisqu’il vous aime… Ah ! vous comprendriez que son bonheur est ruiné, si vous l’aimiez comme moi !

— Que faut-il faire ? demanda Véronique en prenant la main de madame La Faucherie.

— Il n’y a qu’un remède, murmura celle-ci.

Véronique plongea ses yeux dans les siens et y saisit sa pensée.— Partir, n’est-ce pas ? dit-elle, eh bien ! je partirai.

Madame La Faucherie, profondément émue, la serra de nouveau dans ses bras.— Pauvre