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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/284

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enfant, s’écria-t-elle enfin, dans votre position, le pourriez-vous !…

Elle eut un sourire amer.— Je puis vivre où bon me semble, c’est la seule liberté que la loi m’ait donnée… Quant aux moyens d’existence, rassurez-vous, les intérêts de ma dot suffiront, et au delà.

— Et où irez-vous ?

— Peu importe, pourvu que j’aille assez loin !… Je partirai dès que mon oncle sera de retour.

Elles s’embrassèrent longuement, puis Véronique, s’arrachant la première à cette étreinte :

— Adieu, madame, dit-elle, gardez-moi le secret sur tout ceci, j’ai besoin de toute ma force… Et maintenant quittons-nous… Adieu !

Elles étaient près de la porte. Madame La Faucherie lui envoya un dernier regard plein d’admiration et de reconnaissance, puis s’éloigna sans oser ajouter une parole.