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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/51

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— Allez-y donc, vieil entêté ! s’écria-t-elle poussée à bout.

Ils étaient arrivés dans le vestibule, en face d’un escalier de pierre qui conduisait à la chambre de M. Renaudin.

— Eh bien ! Fanchette, dit une voix perçante et plaintive, que signifie ce vacarme ?…

En même temps l’oncle Renaudin parut sur les marches supérieures de l’escalier. Il était enveloppé dans une longue redingote râpée, ses doigts maigres s’appuyaient à la rampe de fer, son corps était courbé comme la lame d’une serpe et sa tête surplombait, montrant un crâne couronné de cheveux blancs, un long nez pointu et des yeux gris qui dardaient un regard méfiant.

— Que me veut-on ? répéta-t-il d’un ton bref, en apercevant une figure étrangère.

— C’est votre nièce, monsieur, dit Pitois.

— Je ne veux voir personne, murmura le vieillard d’un ton bourru.

— Mon oncle, commença Gertrude en s’avançant, je venais vous faire mes adieux… En même temps elle le regardait avec ses beaux yeux mouillés de larmes.

Le son clair de cette voix sympathique sembla frapper le vieillard. Il s’arrêta, dévisagea