Aller au contenu

Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

blonds… Là… Bon voyage, petite Gertrude, et merci… Ta visite m’a fait du bien… Il l’accompagna jusque sur l’escalier :

— Ne dis rien à tes cousines ! lui cria-t-il encore.

Quand Gertrude arriva au logis de sa tante, les sonnailles des mulets retentissaient déjà dans la descente de la Louvière.

— Eh bien ! lui demandèrent à la fois Reine et Honorine, comment t’es-tu tirée de ta visite à l’oncle Renaudin ?

— Il m’a bien reçue, répliqua-t-elle brièvement, et il est meilleur qu’on ne le dit.

Gaspard était parti dès le matin pour la chasse, madame de Mauprié et ses filles étaient seules dans la salle. Gertrude courut à l’atelier espérant y trouver Xavier, mais l’appentis était vide. « Où peut-il être ? » se demandait-elle et elle se sentait le cœur gros. Elle parcourut du regard l’étroit réduit où s’étaient passées les seules bonnes heures de sa jeunesse. Elle fit un adieu silencieux aux vitraux verdâtres, aux dessins accrochés aux murs, aux outils rangés le long de l’établi… Le bruit des sonnailles s’était rapproché.

— Gertrude, cria la voix stridente d’Honorine, voici le brioleur !