Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/66

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coffret de chêne sculpté, puis il le tendit à sa cousine.

— C’est le premier essai dont je ne sois pas trop mécontent… Garde-le pour y mettre tes aiguilles et tes écheveaux.

Elle souriait. Il ouvrit le coffret et y prit un bouquet de violettes et d’anémones sauvages, — les premières de la saison.

— Tiens, continua-t-il, voici encore des fleurettes que j’ai cueillies pour toi dans un ravin exposé au midi.

Gertrude sentait des larmes lui monter aux yeux.

— Merci tout plein, ami Xavier, dit-elle en lui serrant de nouveau la main… Tu me gâtes !

— En voiture ! en voiture ! cria le conducteur qui s’impatientait.

Gertrude monta.

— Pense un peu à moi, là-bas ! murmura encore Xavier d’une voix brisée.

Elle répondit en agitant la main et en aspirant longuement le parfum des fleurettes.

— Hue, la Grise ! Hardi, Blond !… s’écria le conducteur en faisant claquer son fouet. L’attelage prit le trot et la voiture disparut bientôt dans les vapeurs de la nuit brunissante.