Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/185

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rience, mais bien impugner choses qui en sont si elôgnées, et en outre alléguées de mesme. Retournons en cest endroit à nostre promontoire. Il s’y trouue plusieurs bestes fort dangereuses et vénéneuses, entre autres le Basilisc, plus nuisant aux habitas et aux estrangers mesmes sus les riuages de la mer à ceux qui veulent pescher. Le Basilisc (côme chacun peut entendre) est un animal veneneus, qui tue l’hôme de son seul regard, le corps long enuiron de neuf pouces, la teste eleuée en pointe de feu, sur laquelle il y a une tache blanche en manière de couronne, la gueule rougeastre, et le reste de la face tirant sur le noir, ainsi que i’ay congneu par la peau, que ie vei entre les mains d’un Arabe du gràd Caire. Il chasse tous les autres serpens de son sifflet (comme dit Lucià) pour seul demeurer maistre de la câpagne. La Foine lui est ennemye mortelle selon Pline[1]. Bref ie puis dire auec Salluste[2] qu’il meurt plus de peuple par les bestes sauuages en Afrique, que par autres incôueniès. Nous n’auons voulu taire cela en passât.

  1. Pline. Hist. Nat. Liv. vin. § 33. Huic tali monstro mustelarum virus exitio est : adeo naturae nihil placuit esse sine pari.
  2. Salluste. Jug. xvii. Morbus haud saepe quemquam superat. Ad Hoc malefici generis plurima animalia.